keep holding on. FT LESLEY-HAYDEN

Il était encore tôt ce matin-là. Je marchais calmement sur la plage, la tête ailleurs. Je pensais. A quoi? Un peu a tout à vrai dire. Papa, maman et leur voyage sans fin, qui prendrait surement fin un jour. Lexie et tous nos problèmes entre soirée et monde réel. Ebony et sa mort étrange le soir même où j'ai dis que si je le pouvais je l'aurais tué. EJ, si ce n'était pas la même personne, et ce foutu message qui, je le savais, parlait de moi. Lesley et cette étrange sensation qui m'envahissait à chaque fois que je pensais ne serait-ce qu'à son irrésistible voix. Ma tête était tellement pleine. Comment à vingt ans peut-on avoir autant de problème? Mon iPod sur les oreilles, je m'obligeais à écouter des chansons qui bougeaient un minimum. Madonna, BEP, Katy Perry, ... Mais cela ne changeait rien, je me sentais toujours aussi mal. Il ne faisait pas très chaud en plus. Un peu normal, il devait être à peine six heures et demie du matin. Et pour une fois, j'étais parfaitement sobre. En effet, à chaque fois que j'étais sobre, je déprimais totalement. Je me forçais de faire un petit sourire pour me réconforter un peu, bien que cela ne servait absolument à rien. Je finis finalement par m'asseoir seule, là, sur le bord de la plage. J'aurais tellement aimé voir un bateau arrivé, avec Papa et Maman. C'est vrai, à force de répéter qu'ils étaient en voyage, je commençais sérieusement à y croire. Pourtant, non. Pourtant, ils étaient bel et bien morts. Je me mis à repenser à ce foutu message. « Tuer ses propres parents ma très chère LR, je me demande bien comment tu fais pour dormir la nuit. On choisit, soit on boit soit on garde des armes à feu à portée de soi. » Elle avait pourtant tellement raison. Si je n'avais pas bu, je n'aurais peut-être pas eu tellement peur ... Et après tout, non! Il n'avait qu'à nous dire qu'ils rentraient plus tôt! Je sentis les larmes montaient doucement, je me sentais tellement mal. L'iPod s'enclencha sur The Scientist, de Coldplay. J'éclatais littéralement en sanglot dès les premières notes. Foutu mode aléatoire! Je me souvins alors du jour où j'avais écouté cette chanson en rentrant de chez Lesley. Il m'avait dit qu'on ne pourrait pas se revoir. Comme à chaque fois qu'on se voyait, de toute façon. Ça finissait toujours par un adieu, suivis de retrouvailles éprouvantes quelques jours après. Mais même habituée, je ne pouvais m'empêcher de pleurer à chaque fois qu'il me disait au revoir. C'était donc ça, ce sentiment si merveilleux qu'on appelle l'amour? Très peu pour moi, alors. Ça faisait tellement mal. Mon coeur accélérait de plus en plus à chaque fois que je pensais à lui. Comme s'il allait exploser. J'avais envie de crier et de pleurer. Je finis finalement par sécher mes larmes, me reprenant du mieux que je pouvais. J'étais tellement différente quand j'avais bu et quand j'étais sobre. Je passais de cette fille sans peur et sans reproche à une fillette en colère et apeuré par le monde des adultes. Amour, haine, peur, ... Je n'étais pas encore faite pour tous ses sentiments. Je n'étais pas assez forte.